Les acides aminés et leurs vertus bénéfiques pour la ménopause

Le climatère, mieux connu sous le nom de ménopause, n'est pas une maladie : c'est une étape naturelle dans la vie de chaque femme. La péri-ménopause ou pré-ménopause apparaît généralement autour de 40 - 45 ans, sans signes apparents chez la majorité des femmes. La péri-ménopause dure environ 5 ans. La ménopause quant à elle peut certes survenir dès la 45è année de vie, mais elle apparaît généralement à la fin de la quarantaine ou au début de la cinquantaine. Elle dure entre 10 et 15 ans, et se conclue par la phase de post-ménopause, aussi appelée ménopause confirmée. Des modifications de l’équilibre hormonal apparaissent dès la péri-ménopause, les hormones féminines n'étant plus sécrétées de façon continue. Le corps de la femme fabrique moins de progestérone et d'œstrogènes. La fonction ovarienne est interrompue, les saignements liés à la menstruation sont de moins en moins fréquents, pour finir par disparaître totalement. La disparition des règles s’appelle l'aménorrhée. La ménopause confirmée s'installe douze mois après la dernière période menstruelle.

Même si la ménopause n'est pas une maladie, les fluctuations du taux hormonal causées notamment par la carence œstrogénique entraînent souvent de nombreux troubles. On parlera alors du syndrome climatérique. Le syndrome climatérique regroupe de nombreux symptômes, notamment les célèbres bouffées vasomotrices (dites « bouffées de chaleur »), une sudation aiguë, les palpitations, les étourdissements et la sécheresse vaginale. De nombreux autres signes apparaissant fréquemment durant la ménopause sont le résultat de cette baisse de production hormonale, pouvant se produire de façon plus ou moins intensive. On comptera parmi ces symptômes la prise de poids, les maux de tête, l'apathie, la nervosité, l'insomnie et autres troubles d'ordre souvent psychologique. De plus, le risque d'ostéoporose augmente, ainsi que celui de développer des accidents cérébro-vasculaires et cardio-vasculaires.

Le traitement hormonal d’origine chimique peut être un moyen de soulager les troubles causés par la ménopause. Il existe deux nomenclatures :

• THS : Traitement Hormonal Substitutif associant un œstrogène et un progestatif
• HRT (abréviation anglo-saxonne) : Thérapie de Remplacement d'Hormone

Le THS étant souvent accompagné d'effets secondaires graves, ce mode de thérapie est aujourd'hui de plus en plus controversé. La nécessité d'un traitement hormonal spécifique doit être étudié au cas par cas, et discuté en détail avec le gynécologue.

Il existe en dehors du THS d'autres moyens d'atténuer jusqu'à un certain point les possibles troubles de la ménopause, grâce à un mode de vie sain, et en absorbant les nutriments et substances vitales adéquats. À ce niveau, les acides aminés qui sont à l'origine des phytohormones, ainsi que certains minéraux, jouent un rôle très intéressant.

L'arginine augmente l'élasticité vasculaire et aide à éviter les bouffées vasomotrices

Les troubles climatériques les plus fréquents sont issus de la constriction ou de la dilatation des vaisseaux sanguins. Une étude effectuée en 2010 constate que les femmes en stade précoce de la ménopause ont un risque accru de développer une dysfonction endothéliale. Ces 120 femmes ont été examinées peu après le début de leur ménopause, et comparées à un groupe de contrôle regroupant 24 femmes d'âge pratiquement égal, mais sans signes avant-coureurs de la ménopause. 1

La dysfonction endothéliale est un trouble de la régulation vasculaire perturbant la circulation sanguine. En raison de ces troubles vasculaires, près de quatre femmes ménopausées sur cinq déclarent ressentir ce qu'on appelle des « bouffées de chaleur ». Ce qu'on prenait il y a quelques années encore pour un symptôme incommodant de la ménopause est aujourd'hui considéré avoir une extrême importance sur l'évaluation du fonctionnement cardio-vasculaire. 2

La dysfonction endothéliale est provoquée par une carence en monoxyde d'azote (appelé aussi oxyde azotique, oxyde nitrique ou NO). Le monoxyde d’azote est indispensable à la santé cardiovasculaire grâce à ses vertus vasculo-protectrices. C'est là que les acides aminés entrent en jeu, notamment avec l'arginine, car cet acide aminé dit « semi-essentiel » pourra être transformé dans l'organisme en NO, c'est à dire en ce neurotransmetteur d'importance capitale qu'est le monoxyde d'azote. L'arginine peut ainsi contrer une insuffisance de la synthèse de NO. En d'autres termes, un apport suffisant en arginine permet de lutter contre un dysfonctionnement endothélial, offrant ainsi une bien meilleure élasticité des vaisseaux, et permettant par conséquent de réduire les bouffées vasomotrices. Les chercheurs pensent aujourd'hui qu'une supplémentation nutritionnelle en arginine aura à l'avenir plus d'importance pour les femmes présentant les effets indésirables de la ménopause. 3

ménopause

La lysine renforce l'effet de l'arginine ; elle est bénéfique aux femmes durant la ménopause

La lysine est elle aussi un acide aminé. La lysine est en mesure d'inhiber l'absorption d'arginine dans les cellules, permettant un taux d'arginine plus élevé dans le plasma sanguin. 4 L'arginine peut alors être transformée nettement plus rapidement dans le plasma en monoxyde d'azote. 5

La lysine est un acide aminé essentiel et basique. Les acides aminés essentiels ne sont pas produits par le corps humain lui-même, et doivent être administrés au travers de l'alimentation. La lysine est un composant essentiel de nombreuses protéines cruciales pour les femmes en phase de ménopause. Celles-ci comprennent les hormones, les enzymes, les protéines de transport du plasma sanguin, les anticorps et les protéines structurales de l'ossature, de la peau, des tendons et des muscles. En outre, la lysine favorise l'absorption du calcium par les os et les dents. C'est pourquoi les spécialistes conseillent fréquemment cet acide aminé aux personnes menacées par un risque d'ostéoporose dont font partie les femmes monopausées. 6

La carnitine permet la régulation du poids

La carnitine est un bio-support synthétisé à partir de deux acides aminés essentiels : la lysine et la méthionine. Elle permet aux acides gras à longue chaîne de passer à travers la membrane mitochondriale interne. Elle prend en charge le métabolisme énergétique et jouit également de la réputation de « brûleur de graisse ».

Une étude clinique menée en 2013 constate qu'une perte de poids significative peut être obtenue dans le cadre d'un travail de motivation associé à l'administration de 500 mg de L-carnitine par jour. Toutes les personnes sujettes à l'embonpoint ayant participé à cette étude ont perdu 400g de graisse corporelle, obtenant ainsi une réduction de 1,3 cm du tour de taille répartie sur quatre semaines, sans pour autant avoir modifié leurs habitudes alimentaires ou effectué plus d'exercice. 7

Les phyto-œstrogènes peuvent être utilisés en tant que traitement hormonal naturel

En complément ou en alternative à une hormonothérapie d'origine chimique, la prise d'hormones végétales a fait ses preuves dans de nombreuses expériences. 8 Ces hormones végétales sont appelées phyto-œstrogènes, et peuvent contrer de nombreux troubles de santé apparaissant au cours de la ménopause. On trouve ces phyto-œstrogènes notamment dans les baies de Schisandre (ou baies de Schisandra), dans les baies de Goji, dans le thé vert, le houblon ou le lin. Cependant, les phyto-œstrogènes que recèlent ces nutriments sont généralement disponibles dans une concentration trop faible pour les femmes en phase de ménopause. Par conséquent, il est vivement conseillé d'avoir recours à des compléments alimentaires appropriés, c'est à dire à des compléments alimentaires comprenant ces phyto-œstrogènes naturels. 9

Il est important de résorber une carence en magnésium durant la ménopause

Le matériel d'étude de 2013 corrobore l'importance d'un approvisionnement suffisant en magnésium durant la ménopause. En raison des fluctuations hormonales causées par la ménopause, une grande partie de l'approvisionnement en magnésium est directement excrétée au travers des reins sans avoir fait usage. 10 Le magnésium est un nutriment absorbé en quantité insuffisante au travers de l'alimentation. Cette déficience peut nuire à la santé du cœur. En effet, le magnésium joue un rôle extrêmement important dans le métabolisme énergétique de l'ensemble de toutes les cellules, notamment des cellules cardiaques durant la ménopause. 11

Un approvisionnement adéquat en magnésium est non seulement nécessaire à la prévention des maladies cardiaques, mais aussi à la prévention contre l'ostéoporose. En effet, même un approvisionnement suffisant en calcium et en vitamine D peut s'avérer inutile durant la ménopause si l'organisme n'est pas suffisamment fourni en magnésium. 12

Sources

1Bechlioulis, A. et al. (2010) Endothelial Function, But Not Carotid Intima-Media Thickness, Is Affected Early in Menopause and Is Associated with Severity of Hot Flushes, The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, Volume 95, issue 3, (pp. 1199-1206)

2Sekhon, L. H., & Agarwal, A. (2013) The Menopause and Oxidative Stress, Studies on Women's Health (pp. 181-203)

3Tuomikoski, P., Ylikorkala, O., & Mikkola, T. S. (2012) Plasma nitrite/nitrate levels in women with postmenopausal hot flushes, Climacteric, Volume 15, issue 2, (pp. 153-156)

4Torricelli, P., Fini, M., Giavaresi, G., Giardino, R., Gnudi, S., Nicolini, A., & Carpi, A. (2002) L-arginine and L-lysine stimulation on cultured human osteoblasts, Biomedicine & pharmacotherapy, Volume 56, issue 10, (pp. 492-497)

5Endres, S. & Eigler, A. (1997) Hemmung der NO-Synthase im septischen Schock, Der Internist, Volume 38, (pp. 466-469)

6Civitelli, R., Villareal, D. T., Agnusdei, D., Nardi, P., Avioli, L. V., & Gennari, C. (1992) Dietary L-lysine and calcium metabolism in humans, Nutrition, Volume 8, (p. 400)

7Odo, S., Tanabe, K. & Yamauchi, M. (2013) A Pilot Clinical Trial on L-Carnitine Supplementation in Combination with Motivation Training: Effects on Weight Management in Healthy Volunteers, Food and Nutrition, Volume 4, (pp. 222-231)

8Lethaby, A. E., Brown, J., Marjoribanks, J., Kronenberg, F., Roberts, H., & Eden, J. (2007) Phytoestrogens for vasomotor menopausal symptoms, Cochrane Database Syst Rev, Volume 4, issue 7

9Metka, M. (2001) Phytoestrogene, Phytogestagene und Phytoandrogene, Journal für Menopause, Volume 8, issue 4, (pp. 13-20)

10Jurczak, A. et al. (2013) Effect of menopausal hormone therapy on the levels of magnesium, zinc, lead and cadmium in post-menopausal women, Annals of agricultural and environmental medicine, Volume 20, issue 1, (pp. 147-151)

11Avinash, S. S., Sreekantha & Manjunatha Goud, B. K. (2013) Magnesium Metabolism in Menopause, Nutrition and Diet in Menopause (pp. 213-223)

12Fazlini, M. F., Suriah, A. R., Zaitun, Y., Kandiah, M., Chee, W. S. S., Chan, Y. M., & Chan, S. P. (2013) Calcium supplementation amongst postmenopausal women: effect on serum calcium, phosphorus and magnesium level, International Food Research Journal, Volume 20, issue 1, (pp. 477-480)

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